PMA : définition juridique

par | 15 Mar, 2025 | Articles droit de la famille, Exprime Avocat

PMA

La Procréation Médicalement Assistée (PMA), également appelée Assistance Médicale à la Procréation (AMP), désigne l’ensemble des techniques biomédicales permettant à un couple ou à une personne seule de concevoir un enfant en dehors du cadre naturel. Initialement réservée aux couples hétérosexuels souffrant d’infertilité pathologique, la PMA a connu une évolution juridique majeure, en particulier avec la loi de bioéthique du 2 août 2021 en France, qui a élargi son accès aux couples de femmes et aux femmes célibataires.

Cet article vise à analyser les fondements juridiques de la PMA, ses conditions d’accès, ainsi que ses implications éthiques et sociales.

Définition et techniques

La PMA regroupe diverses procédures médicales permettant de pallier des difficultés de conception. Les principales techniques sont :

  • L’insémination artificielle (IA) : introduction de spermatozoïdes dans l’utérus ou le col de l’utérus afin de favoriser une fécondation naturelle.
  • La fécondation in vitro (FIV) avec ou sans injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) : fécondation des ovocytes en laboratoire, suivie du transfert des embryons dans l’utérus.
  • Le don de gamètes (ovocytes ou spermatozoïdes) et le don d’embryons, permettant la conception lorsque l’un des membres du couple ou la personne seule ne peut utiliser ses propres gamètes.

En outre, le diagnostic préimplantatoire (DPI) est une pratique médicale visant à détecter certaines maladies génétiques avant l’implantation de l’embryon.

Ces méthodes sont accessibles sous certaines conditions légales encadrées strictement par le droit français.

Cadre juridique

La PMA est encadrée par le Code de la santé publique (articles L. 2141-1 et suivants), qui la définit comme un ensemble de techniques destinées à remédier à l’infertilité médicalement constatée ou à éviter la transmission d’une maladie génétique grave.

Jusqu’en 2021, l’accès à la PMA était réservé exclusivement aux couples hétérosexuels, mariés ou non, présentant une infertilité médicalement prouvée. Toutefois, la réforme de la bioéthique du 2 août 2021 a marqué un tournant majeur en élargissant son accès :

  • Aux couples de femmes, mettant fin à la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.
  • Aux femmes célibataires, permettant à ces dernières de devenir mères sans conjugalité.

Le texte précise également que la PMA reste interdite aux hommes transgenres ayant conservé un appareil reproducteur féminin, ainsi qu’aux couples d’hommes qui doivent, eux, recourir à la gestation pour autrui (GPA), pratique interdite en France.

Parcours médical et encadrement bioéthique

La PMA implique un parcours médical rigoureux, nécessitant :

1. Un accompagnement psychologique et médical : Les candidates doivent bénéficier d’une information approfondie sur les risques, les taux de réussite et les éventuelles conséquences pour l’enfant à naître.

2. Une prise en charge médicale strictement encadrée : Les actes de PMA sont réalisés dans des centres agréés et soumis à l’Agence de la biomédecine, garant de leur respect éthique et légal.

3. Un accès au don de sperme anonyme et gratuit : La réforme de 2021 a modifié le régime de l’anonymat en autorisant les enfants issus d’une PMA avec tiers donneur à accéder à leur majorité aux données non identifiantes et à l’identité du donneur s’ils le souhaitent.

Conséquences juridiques de la filiation

L’un des points les plus sensibles de la réforme a concerné l’établissement de la filiation pour les enfants issus d’une PMA réalisée par un couple de femmes. Désormais, lors d’une PMA avec don de sperme :

  • Les deux femmes doivent signer un acte de reconnaissance anticipée devant notaire avant la conception.
  • Cet acte sera ensuite intégré à l’acte de naissance de l’enfant, établissant ainsi une filiation automatique à l’égard des deux mères, sans nécessité d’adoption.

En revanche, en cas de PMA avec donneur pour une femme célibataire, l’enfant n’aura légalement qu’une seule filiation maternelle et la reconnaissance de paternité ne sera pas possible.

Enjeux et débats actuels

La PMA soulève des préoccupations éthiques profondes, notamment :

Les limites de l’accès à la PMA : La question d’une éventuelle extension aux hommes trans ou aux couples d’hommes par le biais de la GPA reste un sujet clivant.
Le risque de marchandisation des gamètes et des embryons : La France maintient un cadre strict basé sur la gratuité et l’anonymat des dons, mais certains dénoncent les dérives possibles, notamment avec des pratiques à l’étranger.
Le droit des enfants nés par PMA : La levée partielle de l’anonymat des donneurs interroge sur le droit à l’identité et l’intérêt supérieur de l’enfant.

La PMA est prise en charge par l’Assurance Maladie pour toutes les femmes jusqu’à l’âge de 43 ans, mais les inégalités géographiques et les délais d’attente dans les centres spécialisés posent question.

Le manque de dons de gamètes en France incite également certains à se rendre à l’étranger, engendrant un tourisme procréatif souvent onéreux.

Dans les années à venir, plusieurs évolutions pourraient être discutées :

  • L’élargissement à la GPA pour les couples d’hommes, actuellement prohibée mais autorisée dans certains pays proches (Canada, États-Unis).
  • L’amélioration du droit d’accès aux origines pour les enfants nés de dons de gamètes, un sujet sensible en raison des évolutions sociétales.
  • L’impact des nouvelles biotechnologies (génétique, intelligence artificielle) sur la PMA, qui pourrait révolutionner les modes de conception.

Conclusion

La PMA constitue une avancée majeure dans le domaine du droit et de la médecine reproductive. Grâce à la loi de bioéthique de 2021, elle est devenue une option accessible à un public plus large, renforçant ainsi le principe d’égalité. Toutefois, elle soulève encore de nombreuses interrogations éthiques et sociétales, notamment concernant la filiation et le droit aux origines des enfants nés par cette méthode.

L’évolution des mentalités et des technologies nécessitera une adaptation constante du cadre législatif pour concilier progrès médical, protection des droits fondamentaux et respect des enjeux bioéthiques.

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