Ascendant : définition et régime juridique

par | 5 Fév, 2025 | Articles droit de la famille, Exprime Avocat

Ascendant

Juridiquement, la notion d’ascendant revêt une importance essentielle en droit successoral et en droit de la famille. Elle désigne les individus dont une personne descend en ligne directe, c’est-à-dire les parents, grands-parents, arrière-grands-parents et ainsi de suite.

Le statut d’ascendant implique de nombreux droits et obligations, notamment en matière de filiation, de pension alimentaire, d’héritage et de transmission du patrimoine. Cet article se propose d’approfondire le concept en s’appuyant sur les textes législatifs et la jurisprudence.

Définition et cadre légal

L’article 743 du Code civil définit les ascendants comme les personnes dont un individu est issu en ligne directe Il s’agit des parents, grands-parents, arrière-grands-parents, etc.

Les ascendants s’opposent aux descendants, qui sont les enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants d’une personne. La distinction entre ligne directe et ligne collatérale est essentielle en droit civil :

  • La ligne directe concerne les personnes descendant l’une de l’autre (père et fils, grand-père et petit-fils, etc.).
  • La ligne collatérale regroupe les individus ayant un ancêtre commun sans descendre directement l’un de l’autre (frères, sœurs, oncles, tantes, cousins, etc.).

Identification des ascendants en droit civil

Le droit français reconnaît les ascendants à travers la filiation. Celle-ci peut être :

  • Biologique : par la naissance, lorsque la filiation est établie par l’acte de naissance (articles 310-1 et suivants du Code civil).
  • Adoptive : par une adoption simple ou plénière (articles 343 et suivants du Code civil).

L’acte de naissance constitue la preuve principale de la filiation et donc de la qualité d’ascendant. En cas de contestation, des actions en reconnaissance ou en contestation de paternité/maternité peuvent être intentées (articles 311-1 et suivants du Code civil).

Les droits et obligations des ascendants

L’obligation alimentaire des ascendants

L’article 205 du Code civil impose aux enfants l’obligation d’aider leurs ascendants dans le besoin. Cette obligation alimentaire repose sur la solidarité familiale et vise à garantir une assistance aux parents âgés ou démunis.

Conditions de l’obligation alimentaire :

  • L’ascendant doit être dans le besoin, c’est-à-dire ne pas pouvoir subvenir à ses besoins essentiels (nourriture, logement, soins).
  • L’enfant doit avoir les moyens financiers suffisants pour verser une pension alimentaire.
  • L’aide est proportionnelle aux ressources et charges de l’enfant.

En cas de conflit, l’ascendant peut saisir le juge aux affaires familiales (article 208 du Code civil), qui déterminera le montant de l’obligation alimentaire.

Droits successoraux des ascendants

Le régime des successions accorde une place spécifique aux ascendants en fonction de la situation familiale du défunt.

Cas où le défunt a des enfants

Les enfants étant les héritiers prioritaires, les ascendants ne recueillent pas d’héritage, sauf dans les cas suivants :

  • Droits de retour légaux : si un ascendant a donné un bien à son enfant et que ce dernier décède sans descendance, le bien revient automatiquement à l’ascendant donateur (article 738-2 du Code civil).

Cas où le défunt n’a pas de descendants

Si le défunt n’a pas d’enfants, ses ascendants héritent selon l’ordre successoral établi aux articles 734 et suivants du Code civil :

  • Si les deux parents sont vivants, ils héritent par parts égales.
  • Si un seul parent est vivant, il reçoit la totalité de l’héritage.
  • Si les parents sont décédés, les grands-parents peuvent hériter à leur place.

Lorsque des collatéraux privilégiés (frères et sœurs du défunt) sont présents, ils entrent en concurrence avec les ascendants et bénéficient d’une part dans l’héritage (article 738 du Code civil).

Place des ascendants en droit de la famille

L’autorité parentale des ascendants

Les ascendants n’exercent pas directement l’autorité parentale, qui appartient aux parents (article 371-1 du Code civil). Toutefois, ils peuvent obtenir un droit de visite et d’hébergement de leurs petits-enfants en cas de litige familial (article 371-4 du Code civil).

Ce droit peut être refusé par le juge aux affaires familiales en cas de motifs graves (conflit parental, risques pour l’enfant).

La délégation de l’autorité parentale aux ascendants

En cas de défaillance des parents, un juge peut accorder la délégation de l’autorité parentale à un ascendant (article 377 du Code civil). Cela se produit notamment lorsque :

  • Les parents sont décédés.
  • Ils sont dans l’incapacité d’exercer leur autorité parentale (maladie, emprisonnement, etc.).

Dans ce cas, l’ascendant devient le tuteur légal de l’enfant et prend en charge son éducation et son entretien.

Enjeux juridiques et contentieux

Conflits successoraux impliquant les ascendants

La succession est souvent source de litiges entre héritiers, notamment lorsqu’un ascendant revendique une part d’héritage. Des conflits peuvent survenir en raison de :

  • Donations antérieures faites par le défunt aux ascendants.
  • Droit de retour des biens donnés par un ascendant.
  • Concours entre ascendants et collatéraux (frères et sœurs du défunt).

Les tribunaux appliquent strictement les règles du Code civil pour trancher ces litiges, en veillant à respecter les principes de la réserve héréditaire et des droits successoraux.

Contestations de l’obligation alimentaire

Un enfant peut contester l’obligation alimentaire envers un ascendant s’il prouve que ce dernier a failli à ses propres obligations parentales. L’article 207 du Code civil prévoit ainsi une dispense d’obligation alimentaire en cas de manquement grave du parent (ex. abandon familial, maltraitance).

En jurisprudence, les juges apprécient au cas par cas ces situations en tenant compte des faits et du passé familial.

Droit des grands-parents à voir leurs petits-enfants

Les conflits familiaux entraînent parfois des situations où des parents refusent à leurs propres parents (les grands-parents) de voir leurs petits-enfants.

L’article 371-4 du Code civil permet aux grands-parents de saisir le juge aux affaires familiales pour obtenir un droit de visite et d’hébergement. Cependant, ce droit peut être restreint en cas de circonstances particulières (violences familiales, désaccord profond avec l’éducation des parents).

Conclusion

La notion d’ascendant en droit recouvre un ensemble complexe de droits et d’obligations, allant de la filiation à l’obligation alimentaire, en passant par les successions et le droit de la famille.

Si les ascendants bénéficient de certains droits successoraux et familiaux, ils sont également soumis à des obligations, notamment l’aide aux descendants. Les conflits liés aux obligations alimentaires, aux successions et aux relations familiales illustrent la nécessité d’un encadrement juridique strict.

Le droit des ascendants demeure ainsi un domaine en perpétuelle adaptation, qui exige souvent d’être accompagner par un avocat.

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